1- La musique engagée du Sud-Est constitue une « chanson nouvelle », une réalité relativement récente dans le panorama musical amazigh marocain. Jusqu’aux années 90, ce genre de produit n’existait pas. Il reste pour l’instant confiné à une dimension régionale, exception faite des réseaux militants. Le Sud-Est auquel nous faisons ici référence n’existe pas d’un point de vue administratif. Partagé entre plusieurs provinces réunies dans quatre régions différentes, il désigne pourtant un espace géographiquement homogène, qui part du Haut Atlas oriental et s’étend jusqu’au désert de la frontière algérienne. Historiquement peuplé par des confédérations tribales berbérophones, ses habitants partagent une continuité linguistique et coutumière, en plus d’un passé commun de résistance au colonisateur français. Malgré cela, la tendance à l’(auto)identification régionale et l’attachement au principe de l’unité territoriale – avec le rejet du découpage actuel qui en découle – relèvent d’une prise de conscience identitaire assez « jeune » à laquelle a contribué la floraison musicale.
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